Portraits: entre Velayts et Limogne en Quercy
J’ai laissé depuis un moment déjà Limogne en Quercy mais j’ai pris un peu de retard dans les portraits puisque c’est ce qui est le plus long à traiter. Trouver l’énergie après avoir marché toute la journée et ne pas se laisse embarquer par le plaisir des rencontres éphémères avec d’autres pèlerins et profiter de leurs compagnie est bien difficile, voir même malpoli.
Bien que je sois la dernière couchée et la première levée, je suis souvent la dernière partie le matin, tenir un blog à ses contraintes mais le jeu en vaut la chandelle.
Je croise les cyclistes à la sortie de Bach le 3ème jour de mon périple. C’est Jean-Michel, le père qui a initié ce voyage avec son fils Charles. Pour eux, c’est un temps de retrouvailles, un moment privilégié pour se retrouver, dans le silence ou dans les discussions. Lors de l’effort physique, les encouragements de Charles pour son père sont un vrai réconfort pour ce dernier.
Tous deux laissent le négatif sur le bord de la route en roulant pour accueillir de meilleurs sentiments. Dans la richesse des rencontres ils observent un facteur commun à tous: le chemin apporte quelque chose, on n’y vient jamais vraiment par hasard.
De gauche à droite: Micky, Adrien, Mathieu, Mauricia et Marie.
Micky est un ami proche de Mathieu, ils se retrouvent toujours à un moment donné de leurs vacances pour faire quelque chose ensemble.
Adrien, 15 ans et Mathieu sont frères, il s’agit pour eux de faire l’expérience de la liberté et de l’indépendance sans les parents. Ils vivent au jour le jour, créent des liens, découvre l’intensité des rapports fraternels qui se tissent tout en marchant sur le chemin de Saint-Jacques. Prier dans la nature, se recueillir dans les églises fait aussi parti de leurs démarches. Prendre les choses comme elles viennent, dans la simplicité les rend heureux.
Pour Mauricia le chemin est une aventure où elle peut rompre avec ses habitudes et se « vider la tête ». Elle me précise avoir un objectif: perdre du poids tout en se faisant du bien.
Ces deux pèlerines sont amies. Anne (à gauche) avait envie de faire le vide et de changements dans sa vie, elle a ressenti l’appel du chemin. Elle le vit comme un retour à l’essentiel, une évasion, une coupure.
Evelyne, elle, a vécu difficilement un décès dans sa famille et ressentait le besoin de retrouver un sens à sa vie. Elles aiment toutes deux la convivialité, le lien facile qui peut se créer avec d’autres pèlerins rencontrés en marchant. Ici, la notion du temps diffère, selon elles, on va à l’essentiel.
Lorsque je croise ces trois frères ils sont en train de chanter à tue tête. L’énergie de la jeunesse les animent. Comme ils vivent chacun à un endroit différent de France, marcher ensemble leur permet de se retrouver dans la joie et la bonne humeur. Le chemin pour eux c’est la légèreté!
Dormir à le belle étoile, dans une grange, boire l’apéro chez les uns et les autres, jouer aux tarots toute la nuit et repartir de plus belle le lendemain
La famille Caupin est constituée de quatre filles, à côté d’Arnaud, le papa, se trouve Solenne, puis Clarice et en haut à gauche Louise et la plus jeune Sixtine. La maman Christine a quant à elle fait une pause à Vaylats en raison d’un mal de pieds. Marcher sur le chemin de Saint-Jacques est à l’évidence un projet de famille. C’est devenu un rendez-vous annuel depuis que la petite dernière a eu ses 8 ans, ils partent chaque année et comptent bien aller jusqu’au bout. Le jour où les ainés seront partie du cocon ce sera l’occasion de se retrouver à nouveau tous ensemble. C’est dans le partage, la richesse des rencontres, et aussi dans les petits plaisirs gastronomiques qu’ils apprécient de marcher. Louise me dit lorsque je lui demande ce que le chamin leur apporte: l’inspiration, pour son blog de mode.
C’est aussi ça Compostelle!
Bonjour Marie,
La lecture de ton blog est un petit moment de bonheur quotidien qui me conforte dans mon projet de faire le chemin l’année prochaine. Félicitation pour la qualité de tes photos et surtout pour ces petits portraits qui en disent long sur la richesse des rencontres qu’offre cet extraordinaire chemin.
Merci de nous faire partager ton aventure, pour ma part, elle est le témoignage d’une belle humanité.
A te lire
Francis
J’ai eu un petit soucis pour les notifications de mes commentaires, ma réponse n’arrive que tardivement.
Merci Francis pour ce beau commentaire. Je fais de mon mieux pour partager ce que je vois, ce que je vis, pari réussi selon toi et cela me motive pour écrire mes prochains articles et me surpasser pour vous!
C’est le chemin qui est emprunt de cette humanité qui le rend si addictif, une fois que l’on y a goûté on souhaite y retourner, je ne fais que décrire ce dont je suis témoin.
Je constate avec bonheur que tu continues avec encore plus de joie. Vu le nombre de rencontres, je n’ose même pas imaginer les tonnes de portraits que tu auras fait à la fin de ton périple. Merci encore de partager cela avec nous.
Et j’ai du retard…je fais une pause à Conques pour réaliser un reportage dans mon reportage aujourd’hui, j’aurai le temps de consacrer une partie de ma journée pour mes « devoirs photographiques ». Prochaine histoire: du bonheur à l’état pur!
C’est extra ces rencontres, toutes différentes et plus étonnantes les unes que les autres. Riche idée que tu as eue de faire le chemin en sens inverse !