Portraits: entre Cahors et le Pech
Samedi 9 août, je pars en direction de Le Pech, ma première étape: 15km pour ma première journée afin de me mettre en jambe progressivement. Mon barda ne pèse pas les 16kg comme je l’avais pensé mais 20…c’est vraiment trop, mais bon je fais avec pour le moment, au prochain village de taille conséquente qui a une poste je me libèrerai peut être d’un ou deux kilos.
Sur mon chemin je croise des pèlerins que j’arrête le temps d’un portrait et de quelques questions, ils se prêtent tous de bon coeur au jeu et cela conforte ma décision d’être partie à contre-sens, pour l’aspect artistique c’est vraiment le bon choix. Je n’ai d’ailleurs pas du tout l’impression d’aller dans un mauvais sens, au contraire, c’est juste le sens qui est le mien. Cela attise la curiosité et me facilite le contact. Une bonne combinaison d’éléments si on considère mon objectif!
Ici la nature est belle, les sentiers très caillouteux, la chaleur est tolérable, mon seul soucis: ces quatre kilos de trop, mes trapèzes s’en plaignent! J’avais décidé de partir sans guide (le Miam miam dodo coûte tout de même 19€) et la famille que je croise, ayant fini son périple pour cette année, m’offre le sien, c’est ça la magie du chemin, on vous apporte toujours ce dont vous avez besoin. Merci Geneviève!
Marie est en période de transition sur tous les plans, elle est venue chercher en marchant l’énergie dont elle aura besoin pour attaquer la rentrée et commencer une nouvelle vie. Pour atteindre Saint-Jean Pied de Port, son objectif, elle se doit de marcher en moyenne 30 km par jour, un challenge autant physique que moral qui lui permet de se recentrer.
Il manque sur cette photo le papa et le grand-frère qui sont partis ramener les ânes Urous et Quinto. Pour la famille Brossilet la dimension spirituelle est importante, c’est autant une semaine de vacances qu’un pèlerinage. Une occasion de se retrouver ensemble dans la joie et la bonne humeur, de marcher en chantant et de prier tout en explorant ces beaux chemins de France.
Viollaine chemin parfois seule comme c’est le cas lorsque je l’ai croisé ou bien avec une amie qui la rejoint en cours de route. Dans les deux cas, pour elle, marcher c’est surtout se reconstruire après une période un peu difficile. Elle souhaite trouver un nouvel élan sans se poser de questions précises afin de laisser venir les choses à elle au gré des étapes.
Joëlle et Bernard cheminent ensemble en direction de Saint-Jacques et dans la vie. Ils ont beau faire le chemin par tronçon, ils ont une certitude: ils le finiront au moment de leur retraite. Se couper de la routine, se libérer l’esprit loin du stress, faire de belles rencontres, pour eux Compostelle c’est tout ça et bien plus encore.
Je rencontre Eudes avec Marie avec qui il marche depuis 2 jours. Il est ici pour se « rincer la tête », évacuer le bruit parisien qui résonne dans ses oreilles.
Martin et Paul , respectivement 17 et 15 marchent avec leur grand-père et s’arrêtent à Cahors. Ils sont cousins mais se connaissaient peu, marcher ensemble aura été l’occasion pour eux de se rapprocher. Partager les kilomètres, la découverte de nouveaux paysages et la rencontre avec d’autres pèlerins ça resserre les liens c’est certain. « A refaire si l’occasion s’y prêtent » disent-ils tous les deux!