Belle France
Mes yeux ont vu tous ces beaux paysages en voici quelques uns pour vous.
Tous droits réservés - Marie Uribe © 2014
Mes yeux ont vu tous ces beaux paysages en voici quelques uns pour vous.
Le chemin se passe parfois de mots, une pèlerine que j’ai rencontré m’a dit avoir lu ces mots quelque part: « Dans le silence de la solitude on entend plus l’essentiel ».
10 août, aujourd’hui le jour se lève sur une brume enchanteresse, dernière couchée première levée pour mettre le blog à jour. La journée est chaude et radieuse, le sac me pèse quelque peu il faut que me débarrasse de quelques kilos c’est certain. Je réalise que travailler sur mes photos et mes articles ne me permets pas de me détendre comme les autres en fin de journée. Peut-être vais-je poster un jour sur deux pour profiter de la compagnie de mes compagnons pèlerins.
Tous ceux que je croise me disent ne voir presque personne sur le chemin. Quand on avance tous dans le même sens c’est ce qui se passe, les uns et les autres sont devant ou derrière nous, si on s’arrête pour manger ou faire une pause on peut se faire dépasser et croiser ceux qu’on a laissé au gîte le matin. Il s’instaure une impression de familiarité qui permet de tisser des liens très rapidement, revoir quelqu’un de la veille c’est comme revoir un visage familier qu’on a l’impression de connaître depuis longtemps, la convivialité s’instaure rapidement. C’est un plaisir de se retrouver et c’est ainsi que des amitiés naissent. J’en ai un peu la nostalgie, en effet, cette année plus j’avance plus la distance me sépare de ces rencontres de l’instant, je suis dans l’éphémèrité relationnelle. Elle a sa beauté, on ne s’attache pas, on vit dans l’instant, c’est différent
Mon projet me fais à la fois rencontrer tout le monde sans me permettre d’approfondir ces rencontres. Je marche seule mais souvent ceux qui me croisent sont curieux de savoir pourquoi je remonte. S’engage alors une conversation qui dure, de quelques minutes à parfois une heure, debout, avec le sac sur le dos. Vous imaginez que mon rythme est plutôt lent. Je pars à 8h et j’arrive au gîte à 17h. J’aimerai partir plus tôt.
Toujours est-il que même si je ne suis pas encore à mon rythme de croisière je marche avec une pensée en tête: plus les journées passent plus mon reportage prend de la substance et rien n’est comparable à cette certitude.
Suis-je un exemple à suivre lorsqu’il s’agit de faire un bon sac de rando?
Probablement pas lorsqu’il s’agit du matériel photo, pour le reste j’ai réussi à m’approcher de ce que je trouve être un sac à la Mary Poppins: le pratique, l’essentiel et l’indispensable avec une petite touche de féminité.
Pour ce qui est des tenues, j’ai réussi à faire avec le minimum, un exploit quand on connaît ma garde robe…mais je reste tout de même fidèle à moi-même, des choses assez colorées, peut être pas ce qu’on voit sur le chemin d’habitude, qu’importe, l’important est de sentir bien.
Mes chaussures de rando ne sont pas conformes, seulement voilà, bien marcher et éviter les désagréments des douleurs physiques c’est avant tout bien se connaître. Avec ma fragilité à la cheville les chaussures de boxe sont parfaites pour moi, la semelle est certes fine, j’ai donc pallié au problème cette année en achetant des semelles Sorbothane,mais la tenue de ma cheville, la légèreté de la chaussure, c’est comme marcher sur des coussins d’air.
Peut être vous êtes-vous demandé ce que j’appelle « Frigo « , c’est un tuperoir dans lequel je vais garder de la nourriture que j’aurai acheté pour pique-niquer en chemin, pendant ma pause déjeuner en particulier, j’y mettrais du fromage, une tomate, du saucisson et du beurre par exemple. Du beurre?! Oui oui ,du beurre, je suis Bretonne et le beurre pour moi c’est le goût du bonheur et pourquoi se priver de cette saveur incomparable sous prétexte que je suis en pleine randonnée?
Je ne pense pas que se priver de ce genre de petits plaisirs est une bonne chose en soi, cela engendre de la frustration et selon moi le chemin est vraiment synonyme de liberté. Liberté de choisir ce que l’on mange, où et, quand, ce que l’on chausse, où l’on s’arrête et avec qui on marche, cela changera tout votre voyage. Mon petit « Frigo » m’a permit l’an passé de cueillir par exemple des mûres et de les manger en dessert le soir accompagné de fromage blanc, et je vous assure c’était un régal!
Lorsque je dis bien se connaître cela s’applique à vos faiblesses physiques: votre mal de dos, vos maux de tête récurrents, la fragilité de vos genoux…etc
De part mon éducation j’ai tendance à anticiper les problèmes avec des méthodes douces et respectueuses de mon coprs, je suis donc pour une médecine préventive. Mes points faibles sont: les allergies au soleil, mes hanches et tous types de douleurs. Je n’ai jamais eu de tendinite mais le risque est important lorsqu’on marche entre 15 et 30 km par jour et qu’habituellement, comme c’est mon cas, je n’ai que 8 minutes de trajets jusqu’au RER. J’ai beau marcher lorsque j’utilise les transports en commun presque tous les jours, ce n’est pas comparable. Je suis donc allée à la pharmacie où j’ai demandé des granules homéopatiques contre la douleur (arnica) et d’autres petites choses reliées à mes fragilités.
Lorsque je marche je prends de manière journalière des granules environ deux à trois par jour pour éviter toutes sortes de douleurs.
Il en va de même pour les ampoules, j’ai acheté des chaussettes adaptées et j’applique chaque matin une crème anti-frottement, résultat: zéro ampoule en 22 jours de marche en 2013! J’ai porté 16kg sur mon dos et je n’ai aucun problème alors que je fais un 34/36, on pourrait facilement s’imaginer que je risque d’avoir mal au dos.
Vous voulez savoir mon secret?
Sur le plan physique uniquement la réponse est la suivante: je porte mon sac de rando derrière et mon sac photo devant ce qui fait que le poids est beaucoup plus équilibré. C’est tout, ça paraît évident dit comme ça et ça l’est. Le poids du sac ne me tire pas vers l’arrière, mon dos n’en fait pas les frais.
Et voilà mon matériel photo, cette année j’ai remplacé mon moyen format 6×6 argentique par mon Mac pour nourrir mon blog d’articles et traiter mes photos tout en marchant, tout ça pour vos beaux yeux! ^_^
Le nombre de jours se réduit comme une peau de chagrin, l’impatience me saisit, c’est bientôt le grand départ direction Cahors pour un mois de randonnée!
Dans le jargon pèlerin on appelle ça: l’appel du chemin. Celui qui a déjà marché voit tout à fait ce que je veux dire. Cette envie irrépressible de chausser ses chaussures de marche, ses sandales – ou pour ma part ses chaussures de boxe, qui vous saisit et qui ne vous lâche plus, c’est elle qui le matin vous fait vous lever à la fraîche pour avaler les kilomètres. Aussi incroyable que cela puisse paraître, on a beau marcher tout le jour durant, parfois jusqu’au soir, le lendemain matin on ne rechigne pas à se lever tôt pour repartir.
C’est un petite partie de la magie du chemin, l’énergie qu’on a au début n’est absolument pas comparable à celle qu’on acquière au bout de quelques jours et n’en parlons pas, à la fin. Les gens qui me connaissent pensent parfois que je vais revenir fatiguée d’avoir tant marché mais c’est tout le contraire puisque cette même envie vous taraude aussi lorsque vous ne marchez plus, que vous avez rejoint votre confort quotidien. Elle reste toujours tapie dans un petit coin de votre esprit, car vous en avez la certitude, le chemin vous attend et vous êtes certain, un jour, de le retrouver!
Ce jour est arrivé pour moi, j-2 avant le départ!
L’an passé, je parcouru, seule, à pied, 335 km sur le chemin mythique de Compostelle sur le tronçon Cahors-Navarrenx, situé sur la voie du Puy-en-Velay. Il existe de nombreuses routes pour rejoindre Compostelle mais celle-ci est de loin la plus fréquentée du Camino Francés. Vingt deux jours de marche méditative dans la nature à traverser différentes régions de France, et ce, avec 16 kg sur le dos au lieu des 8 kg conseillés pour une femme de mon gabarit. Pourquoi 16? Parce que je porte sur mon dos mon sac de rando et devant mon équipement photo, je ne suis pas juste pèlerine, je suis pèlerine-photographe.
Ni l’une, ni l’autre, les deux.
Ce premier post est donc le prélude de mes futurs articles journaliers. Un périple artistique et une finalité: beaucoup de vous, un peu de moi. « Vous » ce sont les pèlerins que je croiserai en remontant vers le Puy-en Velay, puisque, pour des raisons stratégiques j’emprunte le chemin en sens inverse cette année.
Le contenu de mes articles sera à la fois photographique ( je compte faire des portraits de pèlerins, des photos de paysages également et d’autres petites surprises), pratique (je partagerai avec vous petits conseils et astuces liées à la rando) et je vous raconterai des anecdotes sur les aventures et les imprévus qui m’arriveront en cours de route.
Buen Camino!
Marie