En partant de Cajarc direction Gréalou je croise ces deux jeunes qui viennent de se réveiller.

Benjamin et Alexandra sont amants. Si elle est partie par curiosité, lui avait besoin de changer d’air suite à des problèmes familiaux. Leur rencontre s’est fait très naturellement, elle fumait, il lui a demandé une cigarette et ils ne se sont plus quittés. Elle compte s’arrêter à Saint-Jean Pied de Port et lui à Saint-Jacques, parfois ils pensent à ce moment où ils devront se séparer avec une petite pointe au coeur, mais d’ici là ils profitent de la compagnie de chacun et de la joie de découvrir la voie du Puy ensemble.

Hugues, à gauche et Giampaolo, à droite, sont amis du chemin.
Animé par sa foie Hugues aime se laisser porter et faire preuve d’intériorité. La beauté et la gratuité des rencontres le ravit. Marcher en direction de Saint-Jacques est un projet vieux de 15 ans qui date de la mort de son père, mais il a fallu passer par la perte de sa mère l’an dernier pour le décider à partir. En raison de contraintes professionnelles il est dans l’obligation de morceler son pèlerinage. Marcher lui apporte des émotions aussi intenses qu’inattendues: la sérénité, la paix interieure, la joie, la grâce; ainsi que l’énergie pour repartir du bon pied et des leçons pour aborder sa vie.
Pour Giampiano, le chemin c’est retrouver l’humilité, tout simplement.

Michelle marche seule car l’ami qui devait l’accompagner s’est cassé le bras. Des problèmes de santé, une dépression lui ont donné l’impulsion de se remettre en mouvement. Ici elle bouscule ses habitudes. Elle va à l’encontre de sa nature réservée lorsqu’elle rencontres de nouvelles personnes et chemine quelque temps avec elles. Peut être se trouvera-t-elle en chemin comme elle le désir ardemment.

Anastasia et Alexandre sont présents à l’initiative de leur père Jimmy. Ils se retrouvent chaque année une semaine depuis trois ans et mettront probablement une décennie à atteindre Santiago.
Pour Anastasia c’est l’occasion de prendre le temps de réfléchir et de trouver des réponses à des questions qu’elle se pose ou des doutes qui la taraude. Alexandre le fait lui pour des motivations sportives, il me dit juste « c’est cool! » et cela semble plutôt bien résumer ce que vit ce trio.
Leur père évoque quant à lui la chance de se retrouver en famille avec ses enfants. Un moment pour méditer, profiter du calme environnant, être dépayser tout en découvrant la beauté du patrimoine français et faire de surprenantes rencontres.

C’est à l’Atelier des Volets Bleus que je rencontre ces trois jeunes pèlerins Autrichiens. Jokob sur la gauche avec son ukulélé et Elios, le plus jeune qui joue de l’harmonica sont cousins, Drazen, l’homme au chapeau à fait leur rencontre la veille.
Jakob voulait faire l’expérience de marcher une centaine de jours. Il se découvre une ouverture d’esprit plus grande au fur et à mesure des rencontres qu’il fait, chacunes venant d’horizons différents. Elios, lui, observe les limites de son corps et de son esprit. Ensemble ils ont découvert la générosité dont les gens font preuves, et leur propre confiance envers des inconnus.
Drazen, réservé, garde ses intentions pour lui.

Marlinda (à gauche) et José viennent des Pays-bas. La première compte s’arrêter à Saint Jean Pied de Port tandis que la deuxième envisage de marcher jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. Dans une vie où il y a tout le temps trop à faire, se retrouver sur le chemin leur apporte la paix intérieure qu’elles recherchent. Avec la fatigue du corps l’esprit reste éveillé mais se libère de toutes pensées. À la rencontre des autres, en immersion dans la nature, elles testent leurs limites.